Les Souvenirs de stars
Disques d’or, archives… nombreux sont les témoignages de vedettes à attirer les amateurs.
Cette spécialité mêlant nostalgie et émotion est souvent l’occasion de toucher de nouveaux amateurs peu au fait des us et coutumes du marché de l’art traditionnel. Si les ventes memorabilia ne sont pas nouvelles, leur multiplication ces dernières années en fait une tendance de fond à ne pas négliger.
En la matière, c’est Claude François, avec ses costumes à paillettes, ses chemises de scène ou ses mèches de cheveux, qui tient le haut le pavé en France. En 2015, sa célèbre veste rouge du Lundi au soleil dans laquelle le chanteur a fait ses adieux au public belge en 1974 a été vendue 36 850 € à Paris. Une relique âprement disputée qui a doublé son estimation initiale ! Après tout, Claude François, génie du marketing avant l’heure, avait lui-même conçu l’essentiel de ces produits dérivés pensés pour pérenniser le culte de sa personnalité auprès de son public.
Mike Brant, Mylène Farmer, Johnny Hallyday, Joséphine Baker, Luis Mariano, Serge Gainsbourg, Jacques Brel, Charles Trenet, Sidney Bechet, Brigitte Bardot, Sacha Distel… pour certaines pièces d’exception ayant appartenu à leur idole, les particuliers sont prêts à casser leur tirelire. Garde-robe, télégrammes, photos familiales, permis de conduire : rien n’est anodin pour les fans. Et parfois, au milieu des fans prêts à ouvrir leur porte-monnaie, se cachent d’autres vedettes… Impossible d’oublier Serge Gainsbourg assis au premier rang à Drouot, derrière ses lunettes noires, remportant le manuscrit original de La Marseillaise. « J’étais prêt à me ruiner » affirmait-il aux caméras en signant son chèque.
Cet intérêt pour les souvenirs de star n’est bien sûr pas une spécificité française. Le pays roi reste sans conteste les États-Unis où les sommes à débourser un chapeau de Michael Jackson, une chemise d’Elvis Presley ou un chapeau d’Audrey Hepburn sont sans commune mesure avec les prix européens. En 2009, une maison de ventes de Beverly Hills organisait la première vente hommage posthume entièrement consacrée au roi de la Pop, décédé 5 mois plus tôt. Et en 2013, à l’occasion d’une nouvelle vente de costumes portés sur scène, la veste en cuir du clip Bad s’est envolée à 180 000 $, multipliant son estimation par 6 ! Il se dit que Lady Gaga en serait la mystérieuse acheteuse…
En Grande-Bretagne, la vente de la première voiture de John Lennon – une Ferrari 330 GT – a atteint 430 000 € en 2013 et des souvenirs de Gandhi (ses lunettes rondes, une montre de gousset, des sandales à lanières, un bol…) 1,8 million ! David Bowie n’est pas en reste avec sa photo de face et de profil prise par les policiers de Rochester aux États-Unis après son arrestation pour consommation de drogue en mars 1976 et vendue 420 € à Paris en 2014.
Parfois, la controverse s’invite au rendez-vous, comme en 2014 à l’occasion de la vente des biens de l’avocat Jacques Vergès. Outre son imposante bibliothèque de 3000 livres et les souvenirs du « serial plaideur », le bureau de « l’avocat de la terreur » a trouvé preneur à 38 000 €… acquis par l’un de ses confrères ténor du barreau !
D.A.C.