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La place des multiples dans le marché de l’art

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Hello Philob
24 juillet 2024
Temps de lecture : 4 mn

Depuis des siècles, l’art est un domaine où les multiples se sont toujours frayé une place. Mais qu’est-ce que les multiples dans le marché de l’art ? Pourquoi ont-ils une telle importance ? Et comment sont-ils perçus par les collectionneurs et les experts ? Décryptons ensemble cette forme d’art méconnue.

Qu’est-ce qu’un multiple dans le marché de l’art ?
Un multiple est une œuvre produite en plusieurs exemplaires. Cela peut être une estampe, une lithographie, une sérigraphie, une photographie ou encore une sculpture en multiples. Contrairement aux œuvres uniques, les multiples ont une circulation plus large et sont souvent vendus à des prix plus abordables. Ils sont également numérotés et signés par l’artiste, ce qui leur confère une valeur ajoutée.

Historique des multiples dans le marché de l’art :
Les premiers multiples ont été créés au XVème siècle avec l’invention de la gravure sur bois en Chine. En Europe, c’est au XVIIème siècle que les estampes se popularisent grâce à la technique de la gravure sur cuivre. Les multiples ont permis aux artistes de diffuser leurs œuvres à un plus large public et de générer des revenus supplémentaires, à l’instar de Gustave Doré au XIXème siècle.

Satan issu de la Divine Comédie, gravé par Gustave Doré

Au XXème siècle, le développement de la sérigraphie, de la lithographie et de la photographie a donné un nouvel élan aux multiples dans l’art contemporain. Des artistes tels qu’Andy Warhol et Roy Lichtenstein ont largement exploité ces techniques pour créer des œuvres en séries. Le marché de l’art a alors vu apparaître de nombreux multiples, parfois en édition limitée, qui sont devenus très prisés par les collectionneurs.

La place des multiples dans le marché de l’art :
Les multiples ont une place particulière dans le marché de l’art. D’une part, ils permettent aux collectionneurs d’acquérir des œuvres d’artistes renommés à des prix plus abordables que les œuvres uniques. D’autre part, ils sont perçus comme une forme d’art plus accessible et moins élitiste que les œuvres uniques.

Les sérigraphies de Wharol ont démocratisé les multiples

Malgré leur popularité, les multiples ont longtemps été considérés comme des œuvres mineures par les collectionneurs et les experts. Cependant, certaines initiatives, comme la création du CMCA (Centre Mondial de la Culture et des Arts) en 1983, ont permis de revaloriser cette forme d’art. De nos jours, les multiples sont de plus en plus considérés comme des œuvres à part entière, avec leur propre cote sur le marché de l’art et leur propre circuit de vente.

Le succès des multiples dans le marché de l’art :
Aujourd’hui, les multiples sont de plus en plus présents dans les ventes aux enchères et les foires d’art contemporain. En 2020, selon les données d’Artprice, les multiples représentaient 41% des œuvres vendues aux enchères, avec un chiffre d’affaires de 73 millions d’euros rien que pour les sérigraphies et les lithographies.

Outre leur valeur financière, les multiples ont une dimension sociale et culturelle importante. En permettant une diffusion plus large des œuvres, ils contribuent à démocratiser l’art et à le rendre accessible à tous.

En conclusion, les multiples ont su s’imposer comme une forme d’art à part entière dans le marché de l’art contemporain. En proposant des œuvres à la fois uniques et multiples, ils offrent une alternative intéressante pour les collectionneurs et participent à l’essor du marché de l’art en général. Alors la prochaine fois que vous rencontrerez un multiple, n’oubliez pas que derrière cette œuvre se cache une histoire et une valeur qui va bien au-delà de sa simple reproduction.