Entre 1942 et 1954, Ladislas Kijno multiplie les séjours en sanatorium, période longue et difficile à l’issue de laquelle il décide de se consacrer entièrement à la peinture. Déjà, en 1943, il avait tenu une première exposition portant sur le thème des échecs. En 1947, il réalise une Cène pour la crypte de l’église d’Assy pour une commande du chanoine Devémy. Déjà, sa peinture intègre des notions spirituelles, sacrées, et évoque avec force le fond magique et mystique de l’existence humaine. Mais c’est la sculptrice Germaine Richier, son amie et admiratrice, qui l’incite à se lancer véritablement dans une carrière de peintre au début des années 1950.
En 1956, Kijno s’installe à Antibes. D’abord tourné vers le dessin et la gouache, son travail évolue rapidement vers de nouvelles techniques, entre figuration et abstraction, destinées à rendre compte au mieux des formes de spiritualités humaines. A la même période, il expose à la galerie Kraemer, à Paris, aux côtés notamment des artistes Claude Bellegarde et Hundertwasser. Son entrée dans la vie artistique est aussi marquée par de nouvelles amitiés, et Ladislas Kijno fait la rencontre de Jacques Damase, Roger Vivier et Hans Hartung, et échange à plusieurs reprises avec Pablo Picasso.
Percevant sa pratique artistique comme un moyen d’éclaircir ce qu’il nomme lui-même un « mystère », Ladislas Kijno entame ses premières séries d’études, comme celle, restée célèbre, des Figuiers et des Galets. Ses tableaux sont alors imprégnés de formes ovoïdes. La matière, l’univers, les formes courbes habitent toutes ses compositions, tirant toujours sa peinture vers l’abstraction tout en intégrant une réflexion autour de concepts bien ancrés dans la réalité.