Jean Dubuffet: l’art brut à la hausse sur le marché de l’art
# Jean Dubuffet : L’art brut à la hausse sur le marché de l’art
Jean Dubuffet, figure emblématique du XXe siècle, a révolutionné le monde de l’art avec son concept d’art brut. Mais qu’est-ce que cet art brut qui suscite tant d’engouement sur le marché aujourd’hui ? Plongeons ensemble dans cet univers fascinant où se mêlent créativité brute, économie et histoire.
## L’art brut : une définition et une histoire singulière
L’art brut, terme forgé par Dubuffet en 1945, désigne des œuvres créées à l’écart des circuits traditionnels de l’art, sans formation académique et souvent par des personnes vivant en marge de la société. L’artiste s’est inspiré d’œuvres réalisées par des patients en hôpital psychiatrique, des autodidactes et des enfants, miroir direct de leur monde intérieur sans intention commerciale.
Jean Dubuffet, souvent présent dans les milieux artistiques parisiens, était pourtant fasciné par cet art « sauvage et autodidactique ». En 1947, il fonde la Compagnie de l’art brut pour rassembler et promouvoir ces œuvres, échappant aux conventions et aux contraintes esthétiques imposées par l’art institutionnel. L’anecdote veut que, pendant une de ses nombreuses soirées artistiques, il ait affirmé avec humour : « L’art ne vient pas coucher dans les lits qu’on a faits pour lui ; il se sauve aussitôt qu’on prononce son nom. »
## L’ascension de la cote de Dubuffet
Aujourd’hui, l’art brut est en vogue et les prix des œuvres de Dubuffet flambent. Selon Artprice, la cote de Jean Dubuffet a enregistré une augmentation de 30 % au cours des cinq dernières années. En 2020, sa peinture « Les Grandes Artères » s’est vendue pour la somme record de 23,8 millions de dollars lors d’une vente aux enchères à Christie’s. Un record qui témoigne de l’attrait croissant pour ses œuvres.
Plusieurs facteurs expliquent cette hausse de la cote. D’abord, l’originalité de l’art brut séduit un public en quête d’authenticité et de spontanéité dans l’expression artistique. Ensuite, la rareté des œuvres de Dubuffet, ainsi que sa place prépondérante dans l’histoire de l’art, attire les collectionneurs cherchant à diversifier leur portfolio. Enfin, l’institutionnalisation récente de l’art brut à travers des expositions et des musées spécialisés, comme la Collection de l’art brut à Lausanne, a joué un rôle clé.
## Anecdotes et faits surprenants
En 1962, alors que Dubuffet avait déjà quitté son ancien métier de négociant en vin pour se consacrer pleinement à l’art, il s’engage dans une série d’expérimentations artistiques appelée le « Cycle de l’Hourloupe ». Cette période, qui dure jusqu’au début des années 1970, est marquée par l’utilisation audacieuse de couleurs vives et de motifs labyrinthiques. Fait intéressant, ces œuvres sont nées d’un gribouillage réalisé lors d’une conversation téléphonique, prouvant à nouveau l’importance de l’improvisation dans son travail.
## Conclusion : vers un avenir incertain mais prometteur
L’art brut, et en particulier celui de Jean Dubuffet, semble avoir encore de beaux jours devant lui. Tandis que les tendances artistiques évoluent sans cesse, la place de Dubuffet dans le panthéon des artistes influents du XXe siècle reste assurée. Son œuvre continue d’influencer des générations actuelles d’artistes et de passionnés. À mesure que le marché de l’art évolue, la question se pose : jusqu’où l’art brut, si précieux par son authenticité, grimpera-t-il encore dans les cœurs et les salles de vente ? Donc pensez à demander la cote de Jean Dubuffet !
Ainsi, l’œuvre de Jean Dubuffet demeure une exploration inépuisable, où l’art brut n’a pas fini de révéler ses mystères aux curieux et collectionneurs audacieux. Une page de l’histoire de l’art brut est encore à écrire.